Monique et Lucien, avenue des Tuileries
Monique s’est marié avec Lucien en juin 1960 et ils sont venus habités
le Sablar. Le jeune couple s’est installé dans un appartement impasse Lafitte.
C’était une cuisine et une chambre
avec juste un robinet d’eau. Lucien allait aux douches municipales rue de la
Tannerie. Monique n’y allait pas, elle faisait sa toilette avec une bassine, le
haut, le bas, elle faisait chauffer l’eau. C’était comme ça autrefois. Ils sont
restés dans cet appartement juste quelques mois et sont venus s’installer 82
avenue des Tuileries en mars 1961.
Le 19 mars 1964 Monique a repris le bar en gérance en dessous de chez elle qu’elle a baptisé
« Chez Monique ».
Le propriétaire a voulu récupérer leur appartement alors avec Abel ils
ont acheté la maison du 88 pour s’y installer et le bar « Chez
Monique » a suivi.
Abel travaillait à l’extérieur, il était électricien. Monique faisait
le bar et des petits casse-croûtes. Elle cuisinait des choses simples, des œufs
frits, de la ventrèche, l’entrecôte… C’est les clients qui amenaient ce qu’ils
voulaient et Monique le faisait cuire. C’était surtout les casse-croûtes du
matin pour les ouvriers. Les gens consommaient du vin qu’elle faisait venir de la
campagne en barrique, du vin de Pouillon, de Gaas, de Heugas dont elle est
originaire. Les clients donnaient toujours un petit quelque chose pour la
cuisine que Monique plaçait dans
une tire lire cochon et qu’elle
mettait ensuite à la Caisse d’Epargne pour les enfants.
D’avoir le bar, a permis que Monique soit toujours là pour ses enfants.
Elle pouvait ainsi toujours s’occuper d’eux. Dès qu’ils ont eu 12 ans, ils
aidaient au service.
Quand Abel a pris la retraite en 1990, il est venu travailler au bar et
à partir de ce moment là ils proposaient des repas le samedi soir. C’était
toujours sur réservation car ce n’était pas un restaurant ordinaire. Ils
cuisinaient le poulet aux oignons, la daube…
Durant les fêtes de Dax, ils installaient une grande bâche tout le long
de la porte et ils servaient jusqu’à 80 repas par jour. C’était haricots Taureau
ou daube de taureau, le matin à partir de 9 heures, toujours sur réservation
par des gens de leur connaissance. Ce n’était pas un restaurant
finalement ! C’était surtout un lieu de rencontre, de convivialité et
d’amitié.
Monique a tenu le bar durant 40 ans. Elle l’a ouvert tous les jours,
dimanches et jours fériés compris et n’a jamais pris de vacance. Elle a fermé le
31 décembre 1999. Elle n’en pouvait plus de la tête, elle n’en
pouvait plus d’entendre les clients discuter de la chasse, de la pêche, du
rugby, de la politique.
Elle avait commencé à travailler à l’âge de 15 ans comme employée de
maison chez DAGES. Les DAGES étaient une famille de commerçants de Dax,
épicerie fine et droguerie ;
à l’époque ils avaient le CODEC. Monique travaillait pour la famille,
elle faisait le ménage, la cuisine, la lessive à la main. Elle était logée au
3eme étage de l’immeuble. Elle était bien traitée et a connu avec eux une vie
de famille extraordinaire. Il n’y avait aucune différence entre les membres de
la famille et les employés. Elle en est sortie à 21 ans pour se marier. Monique
a connu Lucien dans un bal. Au début elle ne voulait pas le voir car il portait
un blouson noir et puis quelques mois après, en été, il l’a séduite.
Elle arrivait de Heugas.
Ils étaient 7 enfants, elle était l’avant dernière. Ses parents étaient
paysans. Sa mère était paralysée de tout le côté droit du corps depuis l’âge de
30 ans, suite à un grave accident de vélo. Monique l’a toujours vue comme ça et n’a pas connu de maman
autrement. Sa mère est morte de chagrin suite au décès de son père. Ils étaient
très unis malgré tous leurs malheurs. Les parents de Lucien, c’était pareil,
ils s’aimaient énormément. Leurs
parents respectifs ont été pour eux
de beaux exemples.
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