Henri Gérard Laborde – Rue des
Narcisses
Gérard est né dans le bas Sablar, 90 avenue de Strasbourg (avenue des
Tuileries) pendant la guerre, en 1943. Sa mère lui racontait qu’elle crachait
dans les képis des officiers allemands qui venaient dans le plus beau magasin
de lingerie de Dax, où elle travaillait. C’était rue des Carmes à la
MANUFACTURE TRESAUGUE. Elle était sténo-dactylo mais en fait elle faisait
marcher l’entreprise.
Les gens ne parlaient pas de ce qui s’était passé durant la guerre.
Pour faire sortir les histoires des gens il faut s’accrocher !
En ce moment, Gérard travaille sur l’histoire des américains à Dax en
1918. A Dax, même les édiles locales ne savent pas que les américains sont
venus. Il y a une occultation de la mémoire collective sur bien des choses.
Il est resté au Sablar
jusqu’en 1956, il y a fait sa communion et même s’il allait en colo chez les
curés, il distribuait l’Humanité dimanche sous les portes avec sa grand-mère.
Il allait plutôt au patronage des curés pour y jouer au foot. Au patronage laïc
des normaliens c’était pas son truc.
Au Sablar, il a fréquenté l’école du Cap dou poun (tête du pont). Aujourd’hui il reste
encore le mur des pissotières de l’école.
Gérard est dacquo-dacquois et il est une référence dans l’histoire
locale. Il a écrit plusieurs livres dont les plus fameux sont un ouvrage sur la
course landaise et l’autre sur Maurice Boyau, le 5eme as français de la grande
guerre. 35 victoires homologuées. Dax l’a récupéré mais il est né en Algérie.
Les gens de Dax n’ont jamais été gaulois. Ils étaient gascons et moitié
sarrasins. La Gaule s’arrêtait au nord de Bordeaux.
Gérard a vécu 25 ans à Pomares, il était instituteur et directeur de
l’école. Il n’a jamais dit aux gamins que leurs ancêtres étaient gaulois. Il
n’a jamais transigé avec ça.
Depuis Tartas, il partait des amphores remplies d’ortolans pour faire
manger les empereurs romains, César et Néron.
L’histoire lui a toujours posé problème dans sa carrière d’enseignant
car elle est remplie de mensonges et de falsifications. Il se demande même si la
vraie histoire existe. Selon que vous êtes dans un camp ou dans l’autre elle
sera très différente. Il faut toujours garder son libre arbitre contre vents et
marées.
Quand il était petit les Albaladego habitaient juste derrière chez lui.
Tout le monde prenait l’air le long de l’Adour, ils étaient chaque soir 50 ou
60 assis sur le parapet. Ils jouaient aux quilles chez PEYROUX. A cette époque
il y avait la vie. Les gens vivaient réellement les uns avec les autres.
Cette impression de vie authentique et spontanée il la retrouve à la
chasse car la chasse vient du fond des âges.
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