Zhana–Rue Saint-Vincent de Paul
La famille de Zhana est originaire d’un petit village dans les
montagnes au sud de la Bulgarie, tout près de la frontière avec la Grèce qui
s’appelle Kesten. Ses deux grand-mères y vivent toujours. Ses parents y sont
nés. Il n’y a pas de route, juste un chemin de pierre pour y accéder. Chaque
été, elle s’y rend avec son mari et ses filles.
Zhana m’offre une tisane de Mursalski tchaï qui est cultivé dans ces montagnes.
Elle s’est mariée avec Siméon en 2009 et ils ont décidé de venir en
France parce qu’en Bulgarie c’était dur surtout au niveau du salaire. Le
salaire minimum est très bas alors que le niveau de vie est pratiquement le
même qu’en France.
Ils ont débarqué à Marseille chez une cousine et tout de suite Siméon a
trouvé du travail dans le bâtiment avec le mari de la cousine. Par des
relations, ils ont été tous les deux recrutés pour se mettre au service d’une
dame atteinte de la maladie d’Elzeimer qui habitait une propriété à Momuy près
d’Hagetmau. C’est comme ça qu’ils ont atterri dans les landes. Ils étaient
logés. Zhana s’occupait de la dame et Siméon bricolait. L’employeur leur a fait
les papiers et ils étaient en règle. L’histoire s’est mal finie et ils ont eu
48 heures pour quitter les lieu. Heureusement qu’ils avaient assez épargné pour
s’acheter une voiture. Ils ont filé vers Dax et se sont installés dans un studio
au Sablar, derrière le cinéma. Le propriétaire n’était pas trop regardant sur
leur situation précaire du moment qu’il touchait le loyer. Puis Zhana est
tombée enceinte et il a fallu qu’il trouve un appartement plus grand. Ils sont
arrivés dans celui-ci deux jours avant la naissance de Christine.
Siméon aimerait avoir une maison. En Bulgarie, la plupart des gens on
leur propre maison et les parents essayent toujours d’assurer le logement à
leurs enfants pour qu’ils fondent une famille. Là-bas avant de se marier il faut
avoir la maison. Mais actuellement cette pratique se perd un peu, surtout dans
les grandes villes.
Zhana parle parfaitement le français car elle a étudié le français au
lycée bilingue puis à la faculté. Elle a un diplôme de traductrice. Elle a fait
plein de petits boulots en intérim. Elle a fait les asperges en saisonnière à
Castex. Puis elle a repris ses études pour être institutrice en faisant une
année spéciale Métiers de l’enseignement. Elle a bossé jours et nuits pendant
un an : la biologie, la physique, les maths, le français, l’EPS, la psycho, le développement de l’enfant…
Elle a validé toutes les matières mais n’a pas réussi le concours. Pour
l’instant, elle a abandonné cette piste. Elle suit ses ambitions et ne se
laisse pas faire aussi a-t- elle passé le CAP Petite enfance en candidat libre.
Avec son CAP en poche, elle s’est présentée au concours pour être ATSEM (agent territorial spécialisé des
écoles maternelles) le 17 octobre,
elle attend les résultats. Il y a 1500 candidats pour 40 places. En attendant, Zhana a été embauchée en contrat aidé à la Mairie de Dax
pour travailler dans une école, elle est à la cantine et à l’animation en
renfort, cela lui fait de l’expérience. Le plus dur était de trouver sa voie.
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