mercredi 12 octobre 2016

Avancer dans la vie



Marie-France - rue des Jonquilles

Marie-France est touche à tout. Avant, elle n’était pas du tout manuelle. Quand elle était malade, une amie lui a offert un livre avec des fleurs séchées et ce livre l’a inspiré. Elle s’est ensuite mise à la broderie, à la peinture, à la poterie, à la fabrication de carte. Maintenant qu’elle est à la retraite, les travaux manuels constituent son activité principale. C’est un passe temps qui lui apporte beaucoup de plaisir et lui donne l’impression d’avancer dans la vie, de ne pas stagner.
Marie-France a travaillé  dans le commerce, dans l’alimentation comme vendeuse. Son grand-père était voyageur de commerce et déjà toute jeune elle voulait faire comme lui, au grand désespoir de sa mère qui souhaitait qu’elle rentre dans l’administration comme fonctionnaire. A l’époque toutes les voisines de son âge rentraient à la Poste ou à la SNCF. A 14 ans, juste après le certificat d’étude, elle répond à une annonce dans le Sud-Ouest de chez Lembey à Saint-Paul qui cherchait une apprentie. Madame Lembey est venue à la maison dès le lendemain et m’a tout de suite embauchée ! J’ai dit à ma mère « Va m’acheter un tablier blanc, dans 8 jours je rentre chez Lembey ». Elle n’était pas contente. Marie-France faisait de sacrés horaires et était payé rien du tout ; juste de quoi s'acheter un solex en fin d’année mais elle ne s’est jamais plainte.
Elle est née au bord de l’Adour, juste de l’autre côté du chemin de fer, de l’autre côté du Sablar. Mais elle faisait quand même partie du quartier. Elle allait à l’école au Sablar, au catéchisme au Sablar.
Elle a mis 24 ans à obtenir une petite maison rue des Jonquilles. Elle a fait des pieds et des mains pour l’avoir. Elle y tenait vraiment car à cet endroit même son père avait à un jardin ouvrier dans lequel il cultivait des arômes que sa mère vendait le samedi sur le marché.
Marie-France est bien ici même si elle trouve que le quartier ne bouge pas assez. Elle se sent un peu en retrait par rapport à la ville et ne passe pas très souvent le pont pour aller de l’autre côté, dans le centre de Dax.


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