Michel – Place du Maréchal Joffre
Aujourd’hui j’ai rencontré Michel Loustalot. Au
Sablar, c’est une figure ! Il a tenu l’hôtel bar restaurant Loustalot sur la place Joffre durant
presque 40 ans.
Il y est né. Loustalot c’est une histoire de
famille car c’est son grand-père qui l’a acheté en 1930, à l’époque
c’était un estaminet, un petit café.
Loustalot ça vient du mot l’hospitalet qui signifie petite maison, petit
hôtel. Ils étaient prédestinés.
Son père a ensuite repris l’affaire en main jusqu’en
1973. A ce moment là, il a rappelé Michel pour qu’il vienne l’aider. Lui, il
rêvait de partir faire le cuisinier en Australie, au Canada ou à l’Elysée. Il
aimait vivre libre et sans contrainte. Il est quand même revenu au Sablar pour
aider son père. Celui-ci est mort dans un accident de voiture quelques mois
après. A 24 ans Michel est devenu
patron de l’établissement.
Il a été élevé par deux hommes : son père et son grand-père. Il n’a pas
connu sa mère qui est morte alors qu’il avait un an, sa grand-mère a suivi peu
de temps après. Il a l’impression que petit il passait tout son temps au
cimetière mais cela ne lui a jamais enlevé le sourire et la joie de vivre. Il a
eu son compte de morts, cela lui a forgé le caractère me dit-il. Depuis le
décès de sa femme, Michel relativise beaucoup de choses.
Loustalot a eu ses heures de gloire. Tous les
dacquois y venaient, tous les clubs et équipes de sports de la ville s’y
retrouvaient après les matchs. L’hôtel avait 95 % de taux de remplissage toute
l’année mais les normes de sécurité et les règlements administratifs ont eu
raison de lui.
Pendant les fêtes de Dax, Michel faisait venir
un grand podium et une fête foraine. C’était une folie ! Près de 2000
personnes s’y pressaient chaque nuit. Au début le Maire de Dax n’était pas trop
partant car il craignait que cela fasse de la concurrence aux fêtes officielles
de la place Saint Pierre.
Michel occupe une maison juste à côté de
Loustalot qui aujourd’hui est à l’abandon et lorsqu’il passe devant, il a de la
peine de voir la grande bâtisse en train de se délabrer.
Michel a une grave maladie mais il sourit et
affirme encore, au détour de la conversation, qu’il aime la vie par dessus
tout. Il est entouré d’amis chers
et fidèles et partage maintenant
son quotidien avec Chantal un amour de jeunesse qui semble l’avoir toujours
attendu.
« J’ai été plus beau, plus jeune, plus
fringant mais cela ne fait rien, que c’est agréable la vie, bordel ! »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire