mercredi 12 octobre 2016

Loustalot



Michel – Place du Maréchal Joffre

Aujourd’hui j’ai rencontré Michel Loustalot. Au Sablar, c’est une figure ! Il a tenu  l’hôtel bar restaurant Loustalot sur la place Joffre durant presque 40 ans.  
Il y est né. Loustalot c’est une histoire de famille car c’est son grand-père qui l’a acheté en 1930, à l’époque c’était  un  estaminet, un petit café.
Loustalot ça vient du mot l’hospitalet  qui signifie petite maison, petit hôtel. Ils étaient prédestinés.
Son père a ensuite repris l’affaire en main jusqu’en 1973. A ce moment là, il a rappelé Michel pour qu’il vienne l’aider. Lui, il rêvait de partir faire le cuisinier en Australie, au Canada ou à l’Elysée. Il aimait vivre libre et sans contrainte. Il est quand même revenu au Sablar pour aider son père. Celui-ci est mort dans un accident de voiture quelques mois après. A 24 ans Michel est devenu  patron de l’établissement.
Il a été élevé par deux hommes :  son père et son grand-père. Il n’a pas connu sa mère qui est morte alors qu’il avait un an, sa grand-mère a suivi peu de temps après. Il a l’impression que petit il passait tout son temps au cimetière mais cela ne lui a jamais enlevé le sourire et la joie de vivre. Il a eu son compte de morts, cela lui a forgé le caractère me dit-il. Depuis le décès de sa femme, Michel relativise beaucoup de choses.
Loustalot a eu ses heures de gloire. Tous les dacquois y venaient, tous les clubs et équipes de sports de la ville s’y retrouvaient après les matchs. L’hôtel avait 95 % de taux de remplissage toute l’année mais les normes de sécurité et les règlements administratifs ont eu raison de lui.
Pendant les fêtes de Dax, Michel faisait venir un grand podium et une fête foraine. C’était une folie ! Près de 2000 personnes s’y pressaient chaque nuit. Au début le Maire de Dax n’était pas trop partant car il craignait que cela fasse de la concurrence aux fêtes officielles de la place Saint Pierre.

Michel occupe une maison juste à côté de Loustalot qui aujourd’hui est à l’abandon et lorsqu’il passe devant, il a de la peine de voir la grande bâtisse en train de se délabrer.  
Michel a une grave maladie mais il sourit et affirme encore, au détour de la conversation, qu’il aime la vie par dessus tout. Il  est entouré d’amis chers et  fidèles et partage maintenant son quotidien avec Chantal un amour de jeunesse qui semble l’avoir toujours attendu.

« J’ai été plus beau, plus jeune, plus fringant mais cela ne fait rien, que c’est agréable la vie, bordel ! »

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